Elle n’a pas claqué la porte. Elle n’a pas pleuré dans son bureau. Elle a continué à performer, à livrer, à être présente… tout en s’éteignant doucement. Le burn-out, chez les femmes en poste à haute responsabilité, ne se manifeste pas toujours par une crise brutale. Il s’installe en silence, jusqu’à devenir une norme. Une fatigue chronique, un désengagement intérieur, un brouillard mental accepté comme un simple « passage à vide ». Mais si ce « passage » dure des mois, ce n’est plus un passage. C’est un signal d’alerte. Voici comment le repérer – et y répondre.
Quand la fatigue devient structurelle, pas ponctuelle
Dans les postes à responsabilité, tout est intense : le rythme, les enjeux, la pression, les attentes. Dans ce contexte, la fatigue est souvent minimisée, voire valorisée. « C’est normal d’être crevée, c’est le prix à payer. » Mais cette logique est piégeuse. Car ce qui était ponctuel devient structurel. Et ce qui relevait d’un surcroît de travail devient un mode de fonctionnement.
Les signaux du burn-out masqué sont souvent confondus avec une baisse de motivation ou un coup de mou. Pourtant, ils méritent d’être identifiés pour ce qu’ils sont :
- Incapacité à récupérer, même après un week-end ou des vacances.
- Perte d’intérêt pour des missions autrefois stimulantes.
- Brouillard mental, fatigue cognitive persistante.
- Irritabilité ou hypersensibilité émotionnelle inhabituelle.
Selon Great Place To Work, 66 % des femmes managers dans les grandes entreprises ressentent un manque de sens dans leur travail. Ce chiffre n’est pas anodin : il reflète une usure silencieuse qui peut conduire à l’épuisement si elle n’est pas prise en compte.
Le piège de la loyauté et de l’hyper-performance
Les femmes à haut niveau sont souvent perçues – et se perçoivent elles-mêmes – comme solides, fiables, engagées. Elles tiennent. Elles assument. Elles compensent. Et c’est précisément ce qui rend le burn-out difficile à détecter. Car elles ne lâchent pas. Jusqu’à ce que leur corps ou leur esprit les y obligent.
Ce décalage entre le ressenti intérieur et l’image extérieure crée un isolement : on n’ose pas dire qu’on est fatiguée, qu’on n’y arrive plus, qu’on s’ennuie ou qu’on doute. Et pourtant, ces ressentis sont les prémices d’un besoin de transformation.
Reprendre la main : trois actions simples pour sortir de l’inaction
Il ne s’agit pas toujours de tout plaquer. Parfois, il suffit de commencer à bouger, même légèrement, pour que la perspective change. Voici trois leviers pour passer de la prise de conscience à l’action :
- Mettre à jour ses profils professionnels : c’est un acte simple mais puissant, qui signale à soi-même qu’on se remet en mouvement.
- Reprendre contact avec son réseau : parler avec d’anciennes collègues, explorer d’autres parcours, ouvrir le champ des possibles.
- Faire un point réaliste sur sa situation : fatigue passagère ou désalignement structurel ? Besoin de repos ou besoin de sens ?
Ces démarches permettent de clarifier sa situation, de retrouver un sentiment de maîtrise, et d’ouvrir la porte à une évolution – interne ou externe.
Un changement de posture plutôt qu’un changement radical
Certaines clientes du ClevHer Camp ont accédé à de nouveaux postes en ajustant leur posture plutôt qu’en changeant de voie. Elles ont appris à :
- Identifier les projets à impact dans leur entreprise.
- Se positionner sur des enjeux stratégiques, au lieu de subir l’opérationnel.
- Oser exprimer leurs aspirations, sans peur du jugement.
Le burn-out masqué n’est pas une fatalité. C’est un signal. Et comme tout signal, il peut être écouté – ou ignoré. Mais plus on attend, plus il est difficile de rebondir.
Pour aller plus loin et bénéficier d’un accompagnement personnalisé, rejoignez le ClevHer Camp.